C’est dimanche. Le jour se lève quand nous arrivons pour faire la relève. Le moral est excellent, car il paraît que nous arriverons sans trop de difficultés jusqu’à Thelus pour y manger la soupe.

Secteur de Chantecler.

Dès 8h, préparation d’artillerie, par quelques batteries de 75 mais peu de gros calibres.

L’heure H approche, les nerfs sont tendus.

10h du matin.

Les Ier et IIIe bataillons du 48 R.I. montent sur les parallèles de départ pour l’assaut de Chantecler, l’élan est magnifique, nous partons à la charge des premières lignes allemandes, qui se trouvent à 3 ou 400 mètres environ, mais la préparation d’artillerie n’a pas été suffisante, car les boches mettent leurs mitrailleuses en batterie sur les parapets de leurs tranchées, les balles crépitent, les rangs s’égrènent rapidement, des hommes tombent autour de moi, l’attaque a complètement échoué.

Je me couche à terre un peu de distance de la première ligne allemande.

Un mitrailleur allemand qui m’a vu bouger (…)

(…) tire dans ma direction, une balle traverse mon sac, qui est resté fixé sur mes épaules.

Je reste à plat ventre pendant toute la journée en attendant la nuit, pour rentrer dans nos lignes, après bien des difficultés.

C’est le début de la Seconde Bataille d’Artois, et plus précisément, la Bataille de Chantecler.